Une Braise sous la Cendre, Saaba Tahir
Auteur : Saaba Tahir
Editeur : Pocket Jeunesse
Parution : Octobre 2015
Nombre de pages : 523
Résumé :
Je vais te dire ce que je dis à chaque esclave qui arrive à Blackcliff : la Résistance a tenté de pénétrer dans l’école un nombre incalculable de fois. Si tu travailles pour elle, si tu contactes ses membres, et même si tu y songes, je le saurai et je t’écraserai."
Autrefois l’Empire était partagé entre les Érudits, cultivés, gardiens du savoir, et les Martiaux, armée redoutable, brutale, dévouée à l’empereur. Mais les soldats ont pris le dessus, et désormais quiconque est surpris en train de lire ou d’écrire s’expose aux pires châtiments. Dans ce monde sans merci, Laia, une esclave, et Elias, un soldat d’élite, vont tout tenter pour retrouver la liberté… et sauver ceux qu’ils aiment.
Avis :
Après des lectures « scolaires » j’ai eu
besoin de quelque chose de plus facile, un livre auquel je savais pouvoir
accrocher sans trop de problème. J’avais donc à peine acheté Une Braise sous la cendre qu’il était
déjà commencé.
C’est une lecture que j’ai beaucoup appréciée, et
celle que je recherchais, même s’il y a tout de même quelques défauts.
Tout d’abord le contexte, l’idée d’un monde très
proche de l’Antiquité est vraiment très intéressante. La reprise de certain
principe, comme les noms, les Gens, j’ai vraiment aimé, ça m’a rappelé certains
de mes cours de civilisation. Cela m’a même fait penser au conflit entre les
Grecs et les Romains, les Grecs étant ici les Erudits, et les Romain les
Martiaux (que les puristes d’histoire me pardonnent si je me plante
totalement !). Là-dessus il y a un gros potentiel que j’ai malheureusement
trouvé peu exploité, bien que l’univers soit complexe on ne rentre pas assez
dans les détails. Je veux dire, il y a tellement de choses à faire avec un
peuple dit Erudit qui a été réduit à l’esclavage. J’ai un peu de mal à me
l’expliquer, mais pour moi il manque quelque chose, il y a une faille.
L’univers est intéressant et je crois que j’aurais simplement voulu en savoir
plus. J’ai tout de même adoré la mythologie fantastique développée autour de ce
petit monde, j’espère que de le prochain tome nous aurons plus de détails
là-dessus car je pense qu’il y a beaucoup à en dire.
De plus le livre reste assez sombre, Blackcliff est
un centre d’entrainement militaire pour l’élite, seuls les meilleurs
parviennent à s’en sortir. C’est un endroit violent, les esclaves n’y valent
pas mieux que les meubles, et tant pis si on en casse un, après tout ça
défoule. Tu veux fuir ? Bien, on te bat à mort. Ca donne un peu une idée
de ce qu’est l’endroit (pas là où j’irais passer mes vacances donc). C’est une
de ces choses que j’ai apprécié, car personne n’est épargné par la violence du
monde. Bien entendu certains l’apprécient, et aiment la cruauté, puis il y a
ceux qui réalisent que, non, ce n’est pas une fatalité.
Venons-en aux personnages, point important n’est-ce
pas ? Elias et Laia sont très différents, l’un est entrainé à se battre et
à tuer, l’autre est une jeune Erudite et esclave. Si je les ai trouvés mignons
et attachants, quelques points me chiffonnent tout de même. Je suis lasse des
histoires d’amour à trois (bon-là plutôt quatre) évidemment il y a la
demoiselle sans défense mais un peu forte quand même, le jeune homme beau qui
attire tout le monde pas fier de son destin. En soi ce n’est pas dérangeant,
c’est un livre jeunesse donc on est toutes contentes d’avoir un beau gosse.
Seulement je commence à être désemparée de voir que, la plupart du temps (je ne
veux pas généraliser) dans ce type de livre, la jeune fille soit obligée de se
rapprocher d’un homme pour grandir / évoluer / se construire. Laia, est un
personnage intéressant, au début on la voit brisé, on suit son parcours sur
comment elle devient esclave, elle à un but, elle test sa force, sauf que
voilà, le garçon arrive avec son sourire charmeur et BAM, il hante ses pensées.
Là tout s’écroule. C’est comme le personnage d’Helene, elle avait tout pour me
plaire, elle était forte, déterminée, je l’adorais et puis… L’amour arrive.
Pourquoi une fille sans amour devient automatiquement gentille ? Alors que
celle qui n’en a pas est une psychopathe ? J’ai absolument adoré le
personnage de la Commandante, justement parce qu’elle s’impose dans un monde d’homme
et qu’elle ne se laisse pas faire. Certes elle torture et tue mais c’est un
détaiiilll (Non.) Je sais parfaitement que c’est un roman jeunesse, seulement
je pense qu’il faut arrêter de véhiculer cette idée que les filles sont des
êtres qui dès qu’elles sont amoureuses deviennent fragiles et dépendantes.
Voilà. Tout comme les garçons ne sont pas tous des êtres guidés par leurs bas
instincts (le viol est pas mal abordé dans le livre, mais ce n’est pas gênant
car cohérent avec l’univers. Seulement même le « gentil » est
tiraillé par son désir, pas par l’amour non non, mais par le désir (évidemment
c’est de l’amour mais ce n’est pas dit comme ça, tout n’est qu’attirance
physique au départ).
Le gros souci c’est que quand l’histoire d’amour
arrive, le livre perd un peu de sa saveur car les personnages ne se concentrent
plus que sur ça, alors qu’il y a tellement plus de choses à penser. Surtout
qu’ils ne sont pas entourés par des bisounours, on oscille souvent entre les
questions, a qui faire confiance ? Est-ce réellement une personne de
confiance ? Martiaux ou Erudits, chacun à sa part sombre, tout dépend de
celui à qui l’on donne sa confiance justement.
En bref, Une Braise sous la cendre reste une
lecture agréable, avec un bel univers qui mériterait d’être mieux et plus
exploité. Les personnages sont agréables et sommes toute attachants, si
seulement ils pouvaient ne pas se perdre dans les méandres de l’amour.